Publié le : 13 décembre 20214 mins de lecture

L’automédication chez les animaux est un phénomène beaucoup plus répandu qu’on ne le pensait auparavant.

Elle affecte l’écologie et les interactions hôte-parasite de nombreuses façons.

Les chimpanzés malades cherchent à ingérer des herbes aux propriétés médicinales.

Cette capacité n’est pas exclusive aux animaux dotés de capacités cognitives supérieures, qui leur permettent d’observer, d’apprendre et de prendre des décisions conscientes.

Les animaux sont capables de s’automédicamenter

Plusieurs animaux sont capables de s’automédicamenter en obéissant à des mécanismes comportementaux innés, indépendamment de l’apprentissage par observation.

C’est ce qui se passe, par exemple, avec les fourmis, les papillons et les drosophiles, ces petites mouches qui survolent les bananes mûres.

En 1978, Janzen a été le premier à démontrer que les vertébrés malades incluent dans leur régime alimentaire certaines plantes dotées d’une activité antiparasitaire.

Les exemples traditionnels d’automédication sont les herbivores qui ne consomment certains légumes que lorsqu’ils sont malades.

Des observations plus récentes décrivent toutefois une augmentation de la consommation de certains aliments qui font déjà partie des repas quotidiens.

Pour se défendre des parasites, les animaux réagissent de deux manières.

La première est thérapeutique, lorsque les individus malades modifient leur comportement pour se soigner.

L’autre est prophylactique, utilisée par les individus infectés ou sains pour prévenir l’infection en réponse aux risques environnementaux.

La plupart des études ont documenté des cas où les animaux s’automédicamentent

Comme les babouins et les papillons monarques (ceux qui ont des ailes jaunes et orange).

Mais il y a des animaux qui soignent leur progéniture.

Les drosophiles du bananier cherchent à pondre leurs œufs dans des aliments riches en éthanol afin de diminuer le risque d’infection chez les nouveau-nés.

Les fourmis xylophages incorporent dans leurs nids des résines antimicrobiennes provenant de conifères afin d’empêcher le développement de germes dans leurs colonies, un phénomène connu sous le nom de prophylaxie sociale.

Interférer avec la capacité des animaux à s’automédicamenter peut poser des problèmes en agriculture.

L’exemple classique est celui du parasitisme et des maladies chez les abeilles domestiques, où les apiculteurs ont sélectionné des espèces permettant de réduire le dépôt de résine dans les ruches.

Les primates ingèrent souvent des plantes aux propriétés antiparasitaires qui ont peu de valeur nutritionnelle, comme les feuilles amères de Vernonia amigdalina.

La mastication de ces feuilles amères libère des composés toxiques pour les parasites, tandis que leur ingestion facilite leur élimination des intestins.

Dans les villes, les moineaux transportent des mégots de cigarettes jusqu’à leur nid, espérant que la nicotine fera fuir les insectes qui s’approchent d’eux.

L’automédication chez les animaux est un phénomène beaucoup plus répandu qu’on ne le pensait auparavant.

Elle affecte l’écologie et les interactions hôte-parasite de nombreuses façons : Elle réduit la virulence des parasites, interfère avec l’efficacité du système immunitaire de l’animal, avec l’adaptation des parasites aux hôtes et vice versa, et a un impact sur la production des aliments que nous mangeons.

Interférer avec la capacité des animaux à s’automédicamenter peut poser des problèmes en agriculture

L’exemple classique est celui du parasitisme et des maladies chez les abeilles domestiques, où les apiculteurs ont sélectionné des espèces permettant de réduire le dépôt de résine dans les ruches.

Comme les autres animaux, nous dépendons également des produits naturels pour obtenir des médicaments.

La différence réside dans la technologie que nous employons pour la production.